PODCAST : Trop vieille pour faire l’amour ?
21 Nov

« Lorsque la sexualité des femmes n’est plus à risque de conception, on ne l’interdit plus, on la gomme« . Giu a voulu parler de la sexualité des femmes de plus de 50 ans, parce que dans la société, on ne le fait pas. Vieillir c’est pourtant quelque chose qui nous concerne tous.

Pour discuter de ce sujet pour le moins tabou, Giu a invité Dominique Lefèvre, sa psychologue et sexologue de plus de 50 ans préférée. Également docteure en droit et membre de l’association Grey Pride, l’association qui milite pour les droits des personnes LGBTQIA+ senior, elle co-anime un atelier de jeunes chercheur-es sur « Le vieillissement, les discriminations et les minorités sexuelles ». Nous avions déjà échangé avec elle à l’occasion du podcast « Être lesbienne en 2021 ».

Vieillir, c’est avoir un corps qui change

Si le rapport sexuel est un acte que l’on pratique à deux (ou plus) il n’en reste pas moins une expérience très personnelle qui implique son propre corps. Au fil des années, il est amené à changer et l’image de soi avec. Cette expérience, parfois déroutante a nécessairement des conséquences sur la vie sexuelle. Dans son article « Vie affective et sexuelle lors du vieillissement », paru dans le numéro spécial du magazine Pour, « Vieilles et citoyennes », le psychologue clinicien José Polard explique : « On ne peut pas séparer la question de la sexualité de celle des modifications de l’image du corps, de la permanence de son identité sexuée, de son assise narcissique. La persistance du désir et de l’ activité sexuelle est fortement liée à l’évolution de l’image de soi« . Mais alors, quel est l’enjeu nous direz-vous ? Pour le psychologue, « il s’agit de passer du corps que l’on a, celui qu’on voit dans le miroir, au corps que l’on est, le corps ressenti« . Alors ridée certes, mais non moins radieuse !

Finalement qu’est-ce qu’un corps qui vieillit ? Rien de moins qu’un corps qui témoigne de ses expériences, de son vécu, de moments de vie. Alors quel est le problème ? Dominique Lefèvre est formelle : c’est le regard, malheureusement dégradant que pose la société sur la vieillesse qui est problématique, parce qu’on considère aujourd’hui que vieillir est synonyme de maladie, de mauvaise santé.

La libido n’a pas d’âge

D’après la psychologue, « cette représentation renvoie à la place que le corps occupe dans la société« . Force est d’admettre qu’on est encore loin d’un monde où les critères de beauté n’existeraient pas.

Si la sexualité chez les personnes de plus de cinquante ans n’est pas réellement considérée par la société, elle existe pourtant bel et bien. Et c’est tant mieux car il n’y a pas d’âge pour se découvrir et s’épanouir. Pour cela, reste une chose : ne pas se réduire à son âge au risque de s’oublier en tant qu’individu. « Se lancer dans la libido, c’est prendre le risque de rencontrer l’autre » conclu poétiquement Dominique Lefèvre. Une pensée qui ne peut que convaincre…

Allez, on ne vous en dit pas plus et on vous laisse écouter ce bel épisode de notre podcast. Retrouvez tous les épisodes de notre podcast juste ici.

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