Congé menstruel : où en est la France ?
16 Jan

Depuis un an, le congé menstruel fait beaucoup parler de lui. En février 2023, l’Espagne l’adoptait, une première pour l’Europe. En France, c’est un autre débat… Alors que certains politiques semblent vouloir s’emparer du sujet, les français restent divisés. Mais pourquoi ? Quel est l’enjeu et quelles sont les alternatives possibles ? Qu’est-ce que le congé menstruel, exactement ? 

Le congé menstruel désigne la période pendant laquelle une femme ayant des menstruations douloureuses, aussi appelées dysménorrhées, est en mesure de prendre un ou plusieurs jours d’arrêts. Cette disposition existe dans peu de pays. Six sont concernés : le Japon (depuis 1947), Taiwan, la Zambie, l’Indonésie, la Corée du Sud et plus récemment l’Espagne. Les menstruations peuvent effectivement provoquer un inconfort voire représenter un handicap surtout avec certaines pathologies gynécologiques comme l’endométriose. Le congé menstruel correspond à 1 à 3 jours de congés par mois. En France, 2 projets de lois avaient été déposés par des députés socialistes et écologistes puis rejetés. Il n’existe donc à ce jour pas de loi portant sur le congé menstruel en France. La dernière proposition en date, encore une fois socialiste, a été rejetée en commission des affaires sociales du Sénat ce mercredi 7 février. Son examen en séance aura lieu le 15 février prochain. En parallèle, un collectif de maires a signé une tribune publiée par Libération pour la généralisation du congé menstruel.

Le congé menstruel divise les Français

Fin 2023, la marque suédoise Intinima révèle dans un sondage réalisé par Censuswide l’opinion contrastée des Français sur l’instauration de congés menstruels dans les entreprises. Sur 1006 employés âgés de 18 à 55 ans, 52,3% sont en faveur de l’instauration de jours de congé menstruel spécifiques. Les femmes sont plus enclines à cette proposition que les hommes avec respectivement 54% et 50% pour. Ces chiffres démontrent aussi une acceptation grandissante de l’intérêt de ces congés en milieu professionnel. 73,2% considèrent que cela améliorerait la considération et le bien-être des employées.  D’autres enfin pensent que cela permettrait de renforcer l’empowerment des femmes au travail.

Pour autant, 47,8% des répondants sont contre l’instauration du congé menstruel. Les réserves concernent les abus potentiels qui découleraient de cette mesure. Une crainte plus présente chez les femmes (68,2%) que chez les hommes (51,6%). D’autres encore, pour 56,3% d’hommes et pour 34,1% de femmes, craignent que cela ne mène à de nouvelles discriminations, notamment à l’embauche. 

Le congé menstruel, la solution ?

Mais comment percevoir et intégrer ces congés de manière à répondre aux besoins de tous les employés ? Il y a une forte attente de l’opinion publique à ce sujet. Que l’on choisisse ou non le congé menstruel comme l’ont fait certains tels que Carrefour ou la mairie de St Ouen, la santé des femmes demeure un sujet plus que jamais à l’ordre du jour et regardé par les talents au féminin. Le congé menstruel est une piste mais ce n’est pas l’unique. 

Il s’agit effectivement d’une mesure engageante avec quelques limites, comme le prouve le récent exemple de l’Espagne. Les employées qui veulent en bénéficier doivent justifier d’une pathologie à l’origine de leurs dysménorrhées auprès d’un médecin. Compliqué quand on sait qu’un diagnostic d’endométriose met en moyenne huit ans à être posé. De plus, certaines femmes souffrent de dysménorrhée primaire, des douleurs menstruelles naturelles n’ayant pas de pathologie pour origine. Autre difficulté, une perte de salaire non négligeable : le congé est payé dès le premier jour par la sécurité sociale espagnole mais à hauteur de 60%. Enfin, la crainte d’être discriminée à l’embauche ou jugée au travail demeure, dissuadant nombre de femmes à ne pas bénéficier du congé menstruel.

Proposer des mesures de protection sociale ou de santé au travail semble être un choix qui permettrait aux entreprises d’optimiser leur index Egapro, de faire plus pour la santé des femmes et de tendre vers une meilleure égalité femme/homme dans le monde professionnel.

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